"Txapeldun" Jéjé!
ritz Erkiaga et Jérôme Portet ont remporté de main de maître le Gant d’Or ce mercredi soir dans un jaï alaï biarrot plein comme un œuf et peut-être plus encore. Le duo qui n’était peut-être pas classé numéro 1 par hasard à l’issue des dix masters précédents a dominé la paire composée du local de l’étape Johan Sorozabal et de son arrière Thibault Basque en deux manches, l’une, la première très enlevée, digne d’un combat de titans (15-12), la seconde deux tons en dessous dès lors qu’un des titans plus usés que l’autre peut-être mit très vite un genou à terre et le second peu après (15-5).
Lundi et mercredi OK, mardi K.O
Comme quoi il ne faut jamais jurer de rien dans le sport de haut niveau qui échappe parfois à la logique la plus élémentaire, surtout lorsqu’il enchaîne les évènements d’un jour à l’autre, d’une lune bleue à l’autre plus exactement puisqu’elle est si grosse dans le ciel de la côte qu’on a presqu’envie d’aller la décrocher... Tous ceux qui, nombreux, ont suivi le triptyque de ce début de semaine qui passait, lundi, par la demi-finale du gant d’or, puis mardi par celle des internationaux de St Jean de Luz et enfin par la finale de ce mercredi n’auront effectivement pas tout à fait compris comment la paire de choc du champion espagnol et du champion palois a pu être deux fois à Biarritz dans ses pantoufles, faisant à peu près ce qu’elle voulait de la pelote, et autant à côté de ses pompes à St Jean de Luz , y soufflant le chaud et le froid quand bien même ne s’inclina-t-elle que d’un point (4-5) dans la manche décisive.
Le coeur du champion
C’est peut-être pour avoir perdu toutes chances de réussir le grand chelem des trois frontons qu’elle a réenfilé le gant toute rage et colère dehors à Aguiléra, à moins que ce ne soit le cœur du champion qui n’ait plus saigné. Ne dit-on pas qu’il ne faut jamais le mésestimer le cœur du champion... Bref, ni Erkiaga que beaucoup n’avait pas vu autant fauter depuis des lustres, ni Jérôme Portet bien loin de ses splendides standards de l’été 2024, ne firent du Erkiaga ou du Portet...
Alors, tout ça conjugué fit le grand bonheur de Laduche et de Gorka Sorozabal tout comme en retrouvant leur pelote Erkiaga-Portet firent le malheur de Johan Sorozabal et de Basque ! Pas tout de suite, non, la première manche fut même de toute beauté et sous haute intensité avec des points aussi longs qu’ils valaient chers.
Les routes qui bifurquent
Rien ne disait alors que le Gant d’or biarrot se solderait par un K.O, il était parti pour une empoignade et l’on s’en régalait, Aguiléra encore plus que nous puisque son coeur battait logiquement un tantinet plus pour l’enfant du club, un Sorozabal qui plus est c’est à dire l’équivalent au club de Biarritz de la famille Pierrou à la Section.
Et bien non, les quatre allèrent jusqu’à 4 ensembles et puis leurs routes bifurquèrent sauf que Soro-Basque prirent un sentier cahoteux quand Erkiaga-Portet s’engagèrent sur l’autoroute. Les uns s’embourbèrent et à vouloir sortir de l’ornière trop vite ils s’exposèrent à la précipitation quand le camp d’en face, le régulateur de vitesse bloqué à 130 s’élança pour filer grand train. Prometteuse jusque-là, la finale perdit toute sa saveur.
Le 11-1 pour boucler un 15-5 disait bien que ce n’était pas le jour pour chatouiller Erkiaga et Portet soudain redevenus par on ne sait quelle magie les hommes forts de la saison, les numéros 1 tout simplement. C’est nous direz-vous une habitude pour le champion de LekeItio, c’est un immense bonheur pour Jérôme Portet, le tube de l’été assurément.
Quiñiela: PIerrou double la mise!
Même si elle passe inaperçue et mériterait juste un peu de considération, l'épreuve des quiñielas disputait aussi la finale du gant d'or à Biarritz et elle s'est soldée par un joli doublé palois, Hugo Pierrou qui confirme sa domination s'étant imposé haut la main et sans être jamais contesté. Quant à Clément Antiga qui fait ses débuts à ce niveau il prend une très honorable seconde place. Ce jeudi soir c'est à St Jean de Luz qu'aura lieu la demi-finale des internationaux, Hugo Pierrou portera encore la pancarte de favori dans le dos.
G. Bouscarel
