Les objectifs de Minvielle
Contrairement à son partenaire du soir, Johan Sorozabal, et à ses deux adversaires, Jean Olharan, le vieux complice, et Jon Zabala déjà en lice à St Jean de Luz et Biarritz, les deux autres volets de la “Summer league”, David Minvielle que l’on sait béarnais de souche, effectuait sa rentrée vendredi soir à Pau pour le premier “master” de la “Cesta Pau Cup”. Test concluant à tous les égards, “Minvielle a fait du Minvielle” entendait-on dans les commentaires des spécialistes après la victoire de son duo en deux manches, et c’est dans leur appréciation un compliment qui résume les qualités de ce gaillard presque “quadra”. Faire du Minvielle, c’est être appliqué de bout en bout, sérieux, adroit, précis, élégant et commettant généralement très peu de fautes directes. Dans sa bouche, l’humilité naturelle du garçon, se contente d’une “partie rassurante” et d’un large sourire, mais c’est là encore une qualité naturelle qui fait de lui un champion charmant de très agréable compagnie.
Priorité à la ferme
C’est qu’on aurait pu le penser, non pas en bout de course, mais n’ayant plus la pelote au premier rang de ses préoccupations, vu l’énergie qu’il investissait désormais dans la conduite de l’immense exploitation agricole, au relais de ses parents. Ce qu’il confirme volontiers, “oui, c’est très grand et ça nécessite beaucoup de présence et puis nous avons un petit garçon de deux ans et ç’est aussi du temps à lui consacrer”. La pelote a donc de plus en plus de mal à trouver sa place dans l’emploi du temps de l’enfant de Caresse. “J’ai d’autant plus de mal à m’entraîner qu’au-delà du temps je manque de structure chez moi et que ce sont chaque fois des allers-retours soit à St Jean soit à Biarritz.” Il lui manque beaucoup de choses certes mais l’envie n’est pas dans le catalogue, elle est toujours là et bien là, son sourire, magnifique vaut mieux qu’un long discours.
Cap sur 2026
D’ailleurs, il n’est point besoin de le pousser dans ses retranchements pour savoir que le sociétaire du “Biarritz athlétic club “ a encore quelques objectifs dans un coin de sa tête et au bout de son gant,” c’est, à mon âge, le corps qui va décider mais s’il me le permet une coupe du monde en 2025 et un championnat du monde en 2026 ne me déplairait pas”. Voilà qui nous promet de voir encore David Minvielle sur les ”canchas” voir et surtout apprécier un garçon qui fut, on s’en souvient médaille de bronze au dernier mondial de Biarritz où il était associé à Jean Olharan, Un garçon qui, se sachant pas très puissant, continuera à jouer comme il sait ” Je n’ai jamais été bourrin, je dose mon jeu avec des pelotes que j’essaie de varier au maximum, tantôt morte tantôt à gauche, toujours en essayant de faciliter la pelote à mon avant pour qu’il puisse trancher, ce soir Johan (Sorozabal, NDLR) a été très fort”. L’avant biarrot appréciera le compliment, mais il y a longtemps que, sur le circuit, on apprécie David Minvielle pour son talent mais bien au-delà aussi.
G. Bouscarel