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Raymond Cazadebat, La pelote des chiffres et des lettres

Raymond Cazadebat est le secrétaire de la section pelote de la Section paloise, et ce depuis 1997, année où il a décidé de suivre Gérard Pierrou, il appartient donc à la vieille garde du président, soit. Mais Raymond Cazadebat n’est pas qu’un secrétaire. Il se double d’un reporter arpentant sans relâche les canchas, toutes les canchas. Et il se triple d’un photographe illustrant lui même tous ses comptes rendus. Si vous cherchez quelqu’un qui connaît la pelote sur le bout des doigts, vous êtes à la bonne adresse….
14.11.2024
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Je suis le texte qui sera copié

Raymond Cazadebat renouvelant les licences de Jean Olharan et de Jérôme Portet.
Raymond Cazadebat renouvelant les licences de Jean Olharan et de Jérôme Portet.

Je pose un trinquet, un mur à gauche et un jaï alaï, je multiplie par la gomme, pleine et creuse, la paleta cuir, la pala grosse et corta, la cesta punta sans oublier ni le xaré ni le grand gant en place libre, j’additionne les catégories d’âge qui vont des moins de 12 ans jusqu’aux seniors et leur trois séries, et j’obtiens le résultat… On vous ramène quelques années en arrière, n’est-ce pas, quand à l’école primaire on apprenait les premiers calculs et le vocabulaire qui les accompagnait…Là on parle bien entendu de pelote basque  et sans plus vous imposer une gymnastique d’esprit on vous donne le résultat. Il tient en deux mots : Raymond Cazadebat.

Il est  « in... »

Nous aurions pu le faire en empruntant à la langue de Molière plutôt qu’au langage des chiffres. Le problème posé consistait  alors à compiler tous les adjectifs commençant par « in» . La liste comprendrait indispensable, incontournable, inévitable,  infatigable,  inusable, incollable, on en passe bien sûr pour ne pas faire souffrir la discrétion et la modestie du personnage, car la réponse aurait été la même, celui qui collectionne autant de qualités c’est Raymond Cazadebat.

Raymond Cazadebat, profession secrétaire diplômé es-pelote ! C’est celui qui collecte, compile, dissèque et analyse les résultats, tous les résultats, de quiconque porte les couleurs de la Section Paloise sur une cancha quelle qu’elle soit elle aussi.

Le secrétariat depuis 1982

La précision Section Paloise s’impose dès  lors qu’il n’y a pas si longtemps, en 2022, il a réduit son champ d’action et d’investigation. Depuis 1997, année de sa prise de fonction comme correspondant pour les quotidiens locaux, la République et l’Eclair il couvrait toute l’actualité de la pelote en Béarn, il débordait même sur celle du Pays Basque... Ce n’est pas l’énergie qui vint à lui manquer soudain non, c’est bien davantage  les difficultés à obtenir la programmation des compétitions. Comment alimenter la rivière, si la source est tarie ? Difficile  convenez-en. Raymond Cazadebat homme de méthode et de précision s’est lassé. Non sans avoir persévéré !

Doit-on en déduire que pour celui qui s’est initié aux exigences du secrétariat de club  dès son retour du Maroc, où il était parti enseigner -son vrai métier- soit en 1982 et à Monassut d’où il était parti, ce n’était plus qu’un jeu d’enfant d’exercer sur un terrain ainsi réduit?  

La Section, rien que la Section

Ce serait aller un peu vite en besogne et ignorer que la Section Paloise est un gros bateau de plus de 230 licenciés, le plus gros et de loin en Béarn, c’est une évidence, l’un des plus gros à l’échelon national, c’est une réalité.  « Nous devons nous situer en 6, 7ème position » note  Raymond Cazadebat précisant que « ce ne sont pas les grosses pointures omnisports basques de l’Aviron ou du BO qui font mieux que nous  mais les clubs des vallées profondes », autrement dit là où l’éventail des disciplines est souvent plus réduit. Traduit en terme de compétition, le gros bateau avait, en 2022-2023, fait jouer 206 équipes en compétition dont 65 en championnats de France !

C’est aussi que bien des choses ont changé, que ce soit dans les règlements, les structures, les mentalités et pas nécessairement dans le bon sens. Un exemple ? Autrefois  les parties de championnat se jouaient les samedis et dimanches, la semaine étant réservée pour les tournois. Clair, net et précis ! Oui mais ça c’était avant ! Un autre ?  « Avant 2010, les parties de yoko garbi étaient programmées le samedi à 18h, c’était systématique, après quoi on a laissé les équipes s’entendre entre elles » témoigne  l’homme aux 42 annuités de secrétariat. Elles passent par Monassut, on l’a vu, se poursuivent en 1992 au Frontenis club de France et à la ligue du Béarn que préside Paul Arnautou, et si elles marquent une pause ensuite ce n’est pas que  Raymond Cazadebat abandonne, c’est simplement qu’il siège au comité directeur d’une Fédération présidée par Dominique Boutineau et participe comme membre à la commission sportive en charge de la pelote creuse et à la commission administrative. En 2004, après deux mandats fédéraux de quatre ans, consécutifs, il rejoint Gérard Pierrou à la Section Paloise où il succède, sans plus tarder, à Roger Gaits  au poste de … secrétaire !

La patte de l’enseignant

Comment Raymond Cazadebat procède-t-il pour nous livrer ici même, sur ce site  cette longue, très longue liste des parties le jeudi  puis la même liste mais de résultats celle là dès le dimanche soir, le tout accompagné des commentaires et de l’ analyse d’un véritable spécialiste, d’un marathonien des « canchas ».  Ce dernier volet des compétences de Raymond Cazadebat  il est lié à sa passion pour ce sport, tout ce sport, et l’on sait combien il est d’un éclectisme, parfois effrayant.  Naturellement,  à fréquenter les « canchas », à sillonner le Béarn partout où le « vert et blanc » est  à l’affiche,  il a acquis une connaissance du jeu que nul ne lui conteste. Ainsi ses « papiers » sont-ils de la précision du technicien, en même temps qu’un cours pour le néophyte, c’est là la patte de l’enseignant… Il s’est également, bien entendu,  constitué un réseau de connaissances  bien utile quand sonne l’heure de partir à la pêche aux résultats on y vient.  

Le système « D »

La trame de cet énorme programme hebdomadaire, c’est l’institution qui la lui fournit : le comité ou la fédération, selon le format de compétition, régionale ou nationale, sachant que la première ouvre immuablement sur la seconde et qu’il n’est pas de spécialité qui ne passe pas d’abord par le championnat du Béarn.  Ce qui n’est pas fourni, c’est la programmation du jour et de l’heure des rencontres! Là, de deux choses l’une, ou le club a un référent dans chaque spécialité ou c’est le système « D ». Christophe Pierrou d’une part, David Bijou d’autre part, la cesta punta et la baline sont superbement couvertes, Cazadebat n’a aucun souci, tout lui est fourni en temps et en heure. Même chose  pour la gomme pleine avec Stéphane Dussarps. L’idéal serait d’avoir autant de référents que de spécialités, seulement aujourd’hui  c’est l’inverse note le secrétaire « il y a bien plus  de compétitions et de spécialités  que de dirigeants.» Et puis, il avoue autant qu’il le regrette, « chaque spécialité est une chapelle, donc on se complique la tâche.»

30 % de scores à pêcher

Le nombre des activités que propose la Section Paloise  est effectivement de nature à donner le tournis au quidam et encore en a-t-elle perdu, « on a joué à main nue, au joko garbi et au rebot, avec succès d’ailleurs » se souvient Raymond Cazadebat.

Pour résumer, aujourd’hui ce sont cinq spécialités en trinquet, autant en mur à gauche, une au jaï alaï et trois en place libre. Elles sont pratiquées par six catégories d’âge de joueurs, des moins de 12 ans jusqu’aux seniors.  A partir de là, reste à faire chauffer le portable, scruter les réseaux sociaux que les  joueurs utilisent  souvent pour fixer les conditions de leur rencontre. Le règlement  lui n’intervient qu’en cas de désaccord entre les deux équipes; il oblige alors à jouer le dimanche entre 10 et 18 heures sous peine de forfait des récalcitrants.

Reste encore à disposition de notre secrétaire, le site fédéral sur lequel chacun est tenu, en principe, de rentrer ses résultats, on dit en principe dès lors qu’il n’y a pas d’impératifs pour la mise à jour. Or le temps presse dans un monde où l’information n’attend pas et galope. Combien  de résultats manquent encore sur la feuille blanche qui le suit  partout et qu’il remplit au fur et à mesure, quand il n’ a plus l’espoir d’en recevoir beaucoup ?  30 % estime Raymond Cazadebat, 30 % qu’il va aller pêcher avec son « métier »  son expérience, son entregent. Et au final avec succès.    

La pelote jusqu’en vacances

Il ne lui reste plus qu’à associer tous ces chiffres à la lettre qui leur fait habit pour écrire fin sur son long WE. Fin enfin pour être précis. Quant on ajoute à cette quête dominicale des scores, de tous les scores,  les tâches « extra sportives » et purement administratives qui incombent à un secrétaire  uniquement secrétaire, si l’on considère que partout stylo à la main et appareil photo en bandoulière il arpente inlassablement les  « canchas », on admet volontiers qu’il dise ne pas avoir un jour de la semaine sans que la pelote ne soit  sur son agenda.

On prendrait presque le pari d’affirmer qu’il lui manquerait quelque chose si jamais c’était le contraire. Il souffre d’une énorme addiction et ne s’en porte pas si mal que ça. Il n’a que l’on sache aucun traitement qui le guérirait. Alors il vit avec cette autre compagne  nommée pelote, mais aussi passion.  Elle l’accompagne même sur la route des vacances à l’étranger.

Bien entendu nul n’est indispensable ici bas et l’on doit pouvoir transférer l’expression  pour la pelote également. Est-ce que cela nous empêche de penser qu’il  est des dirigeants dans le monde associatif que l’on souhaite voir durer le plus longtemps possible. De penser que dans cette catégorie Raymond Cazadebat occupe une position privilégiée ? Non bien entendu !

Gérard Bouscarel

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