Ce fut une bien belle "Nadaü"
La « Cesta de Nadaü » a vécu et bien vécu, la voilà désormais belle ado mise sur les rails du succès, ce n’est pas nous qui le disons ce sont les chiffres plus de 2200 personnes sont venues la voir, qui la revoir, qui la découvrir, et reviendront très certainement pour son seizième anniversaire. Et comme nous sommes, nous au club, vos obligés on tentera de faire encore mieux. Le challenge s’annonce difficile puisque vos retours sont déjà très favorables et positifs, mais sait-on jamais, l’équipe dirigeante a un an devant elle pour trouver quelque chose de nouveau à mettre dans la hotte du père Noël.
Et puisqu’un an c’est long, on vous propose de prolonger encore un peu, texte et photos à l’appui, ce bonheur que nous avons partagé trois fois les 6, 13 et 20 décembre.
C’est aussi l’occasion de vous souhaiter de très bonnes fêtes de fin d’année et de vous remercier de votre attachement à ce site du club; c’est là encore une source de motivation pour chaque fois mieux vous faire partager l’actualité de notre section pelote.
Comme promis, on revient sur cette quinzième édition en donnant lac parole à trois de nos experts.
Question à Gérard Pierrou
Cette quinzième « Cesta de Nadaü » est aujourd’hui derrière vous, a-t-elle répondu à vos attentes, quel bilan en avez vous tiré ?
G.P : « Le bilan est plus que positif et nos attentes ont été satisfaites à plus d’un titres. Sportivement nous avons réuni un plateau exceptionnel. C’est ce qu’on peut faire de mieux dans le « top 14 » de la pelote (sourire) et le spectacle offert fut de qualité avec la nouvelle génération qui point son nez et qui n’hésite pas à bousculer la hiérarchie. C’est aussi de la part des tous meilleurs spécialistes une reconnaissance de notre travail en leur faveur.
Notre grande satisfaction c’est aussi que l’on présente l’évènement de mieux en mieux en amont et que du coup le public palois est devenu fidèle, très fidèle même à cette spécialité de la pelote qu’est la cesta punta. C’est bien simple, c’est la première fois depuis le championnat du monde de 2010 que le jaï alaï fait le plein, vraiment le plein. Le constat que je dresse c’est que, dès que les gens viennent ils reviennent, il faut dire qu’ils ont droit à deux heures de spectacle pour 18 euros, c’est quand même un beau cadeau. Ils bénéficient du confort d’un jaï alaï chauffé et doté de deux superbes écrans led. Ils peuvent aussi profiter du lieu de vie que l’on a crée au 1er étage avec la buvette, la boutique, un espace restauration et le plus souvent une animation musicale. Les gens se l’approprient d’ailleurs de plus en plus.
J’ai reçu un message d’une dame, que je ne connais nullement, elle me remerciait et me chargeait de remercier tous les gens qui travaillent pour lui offrir ce beau moment… Elle ajoutait qu’à l’approche des fêtes c’est souvent plus délicat de vivre la solitude, alors elle était venue avec une amie plus âgée qu’elle encore et celle-ci avait tant apprécié la partie qu’ une fois rentrée chez elle, elle était allé sur « YouTube » pour chercher à revoir la finale… C’était très touchant.
Voilà, le bilan est plus, plus et plus mais je n’oublie pas que tout cela n’est possible qu’avec le concours et le soutien de nos fidèles partenaires, des collectivités locales et de nos nombreux bénévoles, je tiens à les en remercier très sincèrement, ce succès est aussi le leur. »
Question à Jean Marc Olharan
L’élimination des deux champions du monde en titre dès les demi finales est-elle, à vos yeux, l’annonce d’un passage de témoin chez nos voisins espagnols ?
JM.O : « Je ne peux nier que la jeune vague monte, on l’a vu à Pau et bien avant la « Cesta de Nadaü » souvenez vous de la victoire d’Urreisti lors de la « Pau cup » et notez qu’il est classé premier avant à Dania , en Floride, plus près de nous, Mancisidor, partenaire de Laduche est en demi-finale des « winter séries » de Gernika. Avec Lekerika vainqueur à Pau, c’est la confirmation de l’avènement des trentenaires et moins. Il faut savoir qu’à ce jeu, les joueurs arrivent à maturité physique et technique, entre 25 et 28 ans et que la carrière peut se prolonger jusqu’à 36, 37 ans voire plus en fonction des blessures et du travail fourni. Si Erkiaga est arrivé au niveau où il est c’est qu’il a été épargné mais aussi qu’il a bossé plus que les autres pendant 20 ans aux USA. A son sujet, je précise qu’il m’a envoyé un message le lendemain de sa défaite en demi finale, il s’excusait presque et espérait être meilleur une prochaine fois...
Les jeunes poussent certes mais gradons nous d’enterrer les Erliaga et Lopez même si ça devient de plus en plus dur pour eux. Lopez a été à mes yeux très bon à Pau, le hic c’est qu’il n’a pas été meilleur que son adversaire Lekerika. Lui va un peu moins vite et la puissance physique qu’il reçoit n’est plus aussi bien contenue… C’est qu’il faut aussi considérer que les frontons courts, comme Pau, comme aux USA conviennent parfaitement au bras d’un Lekerika. Sur un fronton long ce peut être différent. En un mot la cesta punta bouge côté espagnol, mais elle bouge chez nous aussi et très sincèrement je pense que nous sommes armés pour être moins « largués » que nous l’avons été. «
Question à Raymond Cazadebat
Vous avez suivi vous aussi toutes les éditions de la « Cesta de Nadaü, y-a-t-il eu, ou pas d’ailleurs, à votre avis une évolution majeure du jeu ?
R.C : « Tout naturellement la pelote et la cesta punta qui nous occupe ici , ne sont plus en 2024 ce qu’elles étaient en 2010. Elles ont bénéficié elles aussi des méthodes de préparation qui ont automatiquement rendu le jeu plus technique et plus rapide. La première évolution c’est donc un niveau meilleur aujourd’hui, avec un jeu plus abouti. Ce n’est plus aussi « chien fou » que ça a pu l’être, il n’y a plus de joueurs « tout feu tout flammes » c’est plus construit et plus animé aussi du fait de la préparation des joueurs. Certains sont très attachés, à faire des gammes, et refaire des gammes. Un garçon comme Erlkiaga, aurait, me dit-on, repéré une pierre du frontis dont le rebond lui plaisait, si bien qu’il n’ a de cesse de la viser quand il joue à Pau. Aujourd’hui quiconque ne serait pas mobile se ferait gruger.
Par contre, toute l’évolution n’est pas allé, à mon sens, dans le sens du jeu tel qu’on le concevait et que l’on considérait « limpio », ce n’était pas du joko garbi avec le renvoi instantané de la pelote, mais c’était dans le geste et le gant devait garder la même direction qu’il avait lors de la réception. Désormais les joueurs se remettent dans les bonnes postures, certains font trois pas ce qui permet de tirer plus fort, alors que le renvoi dans le mouvement n’offre pas les mêmes appuis , la même stabilité. Mais si les joueurs ont ainsi adapter le jeu à leur intention, c’est qu’on le leur a permis notamment au niveau des juges… On ne sanctionne pas Goïko d’un « Atxiki » sous peine de se faire… Du coup les autres s’engouffrent naturellement dans la brêche ! »
Recueilli par Gérard Bouscarel
Ci-dessous, notre bandeau photos avec de gauche à droite:
*Béatrice Casty remettant à Unaï Lekerika le trophée du meilleur jouer de la finale en souvenir de son époux Jean Pierre dont la mémoire reste bien vivante au club.
*Avec Pierre Seillant et sa fille Anne, (à gauche), et avec Francis Paul aux côtés de Christian Loustaudinbe et Martine son épouse(à droite) la punta de Nadaü recevait deux présidents d'un autre ballon.
*La mascotte a reçu un bel accueil dès son entrée en lice
*Le podium version intégrale, c'est à dire avec tous ceux qui ont honoré les champions et qui posent à leurs côtés.
*Une grande première pour cette quinzième la "Nadaü" au féminin et le succès de Melles Oïana Sorozabal et Romane Mercadier
*Le salur des joueurs et des juges, le geste traditionnel de la cesta punta à la présentation