Paul Caparrus, le grand saut
Le dimanche 29 septembre, à partir de14 heures, le jaï alaï Aguiléra de Biarritz accueille deux parties du championnat de cesta punta qui vient de débuter. Rien de très original en réalité ! Sauf pour Paul Caparrus, 19 ans, benjamin de la compétition, y fera le grand saut et qu’en guise de cadeau de bienvenue chez les ténors de la spécialité il sera opposé aux frères Sorozabal les champions de France 2023 et finalistes en 2024 !
Son partenaire à l’avant, est en revanche, loin, très loin d’être un néophyte du championnat, Christophe Olha du haut de ses 45 printemps est même le vétéran du circuit, ce qui fait qu’au départ de la compétition le duo basco-béarnais alignera le plus jeune joueur et le plus ancien, soit le mariage de l’audace et de l’expérience, il est parfois étonnant et détonnant mais nous n’en sommes pas là…
En « extension » à Hossegor
Il faut d’abord comprendre par quel artifice l’arrière palois de la Section et grand espoir fait cause commune avec un avant du club d’Hossegor. Et ce n’est pas simple, c’est d’abord une question de places attribuées à chaque ligue, c’est ensuite un problème d’effectif qui veut que chaque club n’ait pas toujours sous la main autant d’arrières que d’avant, c’est enfin la recherche des meilleures compétitivités et complémentarités.
La Section paloise possédait avec Hugo Pierrou, le grand gagnant de la « summer league », l’avant idéal pour jouer avec son pote, mais ça ne pouvait se faire qu’en 2ème série. or pour Paul Caparrus l’heure a sonné de voir plus haut, « de passer un cap ou non » comme le dit lui même notre futur kiné qui étudie à… Biarritz et qui effectivement appartient au peloton de la jeune génération tricolore sur laquelle repose l’espoir de voir la suprématie espagnole chatouillée, voir ébranlée.
Vice champion du monde espoir à Mexico, du voyage à Pampelune pour le mondial des moins de 22, mais avec un statut de remplaçant, Paul Caparrus a saisi l’occasion offerte et c’est en donc « extension » pour Hossegor qu’il entre dans la cour des grands, « prêt à souffrir, conscient des difficultés qui vont se présenter » mais convaincu aussi que ce sera « plus profitable que de faire des résultats en seconde série et de ne pas progresser »
Au "centre de la performance"
Le garçon, bénéficiant de surcroît d’un entourage familial adhérent à son projet, n’est pas dupe, le prochain grand rendez-vous des puntistes c’est 2026 à San Luis en Argentine cadre du prochain mondial et s’il veut figurer parmi les prétendants, c’est sans tarder qu’il lui faut démontrer son aptitude à franchir la dernière marche, la plus haute, la plus concurrentielle aussi puisqu’il y a beaucoup d’appelés et bien moins d’élus.
« Le but c’est de faire une bonne saison, pour être éligibles aux qualifications des grands tournois, le All Star, la summer league, etc etc » Paul Caparrus a quelques atouts pour réussir dans sa démarche, il vient d’intégrer le « centre de la performance » très récemment crée à St Jean de Luz . Là dix « prospects » (5 avants, autant d’arrières) bénéficient de trois entraînements par semaine, deux pour la technique, un pour le physique, soit un programme susceptible de porter ses fruits, il n’en doute pas. Et puis l’association avec le charmant Olha lui plaît bien au jeunot, « il possède une expérience incomparable et il va m’en faire profiter, je suis très content de jouer avec lui »
Content ou pas Paul, les éléments d’une première réponse ne tarderont pas à tomber, Il va tâter du haut niveau, du très haut niveau, d’entrée face aux frères Sorozabal ! Sans ignorer que Johan et Gorka sont au premeir rang des favoris désignés pour la reconquête de la couronne perdue face à Tambour et Laborde… « Revanchards comme ils sont, ils ne vont pas lâcher grand chose » sourit Paul Caparrus qui sait que les cadeaux ce sera désormais pour Noël et au pied du sapin mais pas sur les canchas. A moins qu’il ne s’en offre un très gros et très beau le gant au bout de la main !
Gérard Bouscarel ...
