Edito Championnat de France et championnat de France
Le championnat de France de cesta punta 1ère série est, du moins on l’espère, une des vitrines de la fédération, il y mêle tous ceux qui l’été venu appartiennent au cercle somme toute fermé de la « summer league » puis aussitôt après à la « jaï alaï league ». Autrement dit les leaders de cette discipline que l’on dit un peu partout la plus spectaculaire. Ce doit être vrai compte tenu de ce qu’elle intéresse le groupe Canal+ c’est à dire des abonnés non plus du grand sud-ouest mais de toute la France…
Donc on donne crédit aux responsables de cette compétition de ce qu’il n’y avait pas une seule possibilité de faire mieux que ce qui a été fait, c’est à dire un championnat vendu comme le saucisson, en tranches ! La première est consommée, elle a eu lieu à la vitesse du turbo, c’était la phase de poule avec 13 duos évoluant dans deux poules l’une de 7 équipes l’autre de 6. La seconde elle est au congélateur, pardon aux USA et elle ne réapparaîtra que fin février ou début mars, on n’est plus à quelques jours près n’est-ce pas.
Ne pas blâmer les joueurs
Oui le championnat est mis en sommeil plus de trois mois durant en raison de l’absence d’une partie des puntistes français et basques espagnols partant fin novembre disputer la saison des quinielas du casino de Dania Beach, en Floride.
Ils ont sans doute quelques bonnes raisons de le faire ces garçons qui, à de très rares exceptions près, Imanol Lopez, Aritz Erkiaga peut-être, ne roulent pas sur l’or de leur gant en osier, ne gagnent pas des mille et des cent de leur sport. On comprend même qu’ils sautent à pieds joints sur un contrat venu du pays de l’oncle Sam, il est en tout état de cause plus juteux que ...euh plus que rien du tout en fait. A ce contrat viendront s’ajouter les primes obtenues en fonction du résultat de chaque quiniela. Ils en joueront six par semaines.
La noblesse du « bleu blanc rouge »
A moins d’être un supporter inconditionnel de la cesta punta au point de suivre au jour le jour la compétition américaine, à moins de mettre des alertes sur vos smartphones pour qu’elles vous rappellent la date exacte de la reprise nationale, on craint quelque peu, on craint même fort, que ce qui s’est passé en septembre et en octobre sur nos canchas, ne soit plus au premier étage de vos mémoires, ni même au second. Ce qu’au demeurant on comprendra fort bien.
On se répète mais on veut croire qu’il n’y avait véritablement aucune autre solution, car on ne vous cache pas que ce n’est pas l’idée que l’on se fait d’un championnat de France. La quête d’un titre national, la conquête d’un maillot bleu blanc rouge est dans toutes les autres disciplines sportives, y compris la pétanque, l’aboutissement d’une saison, la consécration individuelle ou collective, la réalisation d’un rêve, bref quelque chose de très intense, un moment de gloire sans partage.
Considération
Et à nos yeux, pardon de la dureté du propos, ce championnat de France la pelote basque lui manque de considération. On ne dit pas que le champion qui succèdera à Tambourindéguy et Laborde, pourquoi pas eux d’ailleurs, ne sera pas un beau champion, on dit simplement qu’il en est de certaines compétitions comme des institutions, elles se respectent. Autant pour ceux qui les disputent, les sportifs, que pour ceux qui les suivent, les spectateurs.
Vous voyez, on ne s’interroge même pas sur l’état de forme dans lequel trois mois outre atlantique vont plonger nos joueurs de quinielas. On ne s’attarde
pas davantage sur les difficultés de ceux qui restent à pouvoir jouer des parties dignes de leur niveau, on dit simplement qu’un championnat dit de France c’est quelque chose de noble, qui ne se découpe pas.
Gérard Bouscarel