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La baline, c'est son... Bijou

Pourquoi « baline » ? Oui, pourquoi l’une des spécialités de la pelote basque ne porte pas le même nom que les autres qui déclinent ce qu'elles sont ? On ne sait pas exactement, ce que l’on sait c’est qu’elle est en Argentine ce que la gomme pleine est chez nous, culturelle. A la Section, celui qui en parle le mieux c’est David Bijou, il est palois, il aurait pu être argentin !
5.2.2025
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David Bijou ou la passion de la baline
David Bijou ou la passion de la baline

« C’est un instrument fabuleux. Le plaisir de frapper la pelote avec, est énorme. Le bruit de l’impact est génial. » Si on le laissait faire David Bijou  poursuivrait sans doute longtemps non pas tant pour convaincre son auditoire que pour lui faire toucher du doigt combien il est heureux de manier cet instrument. Il parle du paleton avec la même passion, le même amour allions nous écrire, que celui d’un musicien avec son violon. Tenez, il les fabriquait lui même, cet éléctro-mécanicien en aéronautique chez Nay-Adour à Bénéjacq, lorsqu’il n’était pas si facile de se procurer le « Vasquito » et il faut bien reconnaître qu’à défaut de découper et d’assembler de véritable bijoux- oui, c’était facile -  ses outils de bois supportaient fort bien la comparaison.

Paleton, le bois puis le carbone

Paleton, « Vasquito », il est grand temps qu’on éclaire la lanterne de tous ceux qui ne seraient pas totalement au fait du jargon propre à la « baline », cette spécialité de la pelote bénéficiant  d’une coquette appellation. Cette appellation dont Raymond Cazadebat, notre Larousse à nous, donne une origine sans qu’elle soit d’une certitude absolue (lire plus bas).

Le paleton est donc la raquette des joueurs de baline.  A la différence de la pala, il est moins épais, plus léger  et fait d’un l’assemblage de lamelles de bois d’essence et de densité différentes.  « Vasquito » c’est le nom du fabricant Argentin,  le numéro 1, incontournable, à tel point qu’il avait accoler son nom à l’instrument lui même.

Avec l’arrivée du paleton en carbone, « Vasquito » a perdu de sa superbe et surtout le leadership du marché. Peu importe, l’époque ou David Bijou était tout heureux de bénéficier des  contacts en Espagne de ses aînés, Eric Lou Poueyou, Jean Marc Olharan en tête, pour faire ses emplettes de pelote, est révolue. Aujourd’hui l’Argentine est à deux clics d’internet si besoin.

David Bijou au bonheur de la Section

Outre le paleton, la baline se joue avec une petite pelote de 40 grammes. Sous une épaisse couche de gomme elle est creuse, ce qui lui vaut d’être appelée aussi, plus académiquement « paleta gomme creuse ». Cette pelote c’est une bombe, elle est plus vive que toutes les autres et son rebond monte très haut.

Et vous l’aurez compris, elle fait le bonheur de David Bijou, cette pelote minuscule.  Et  l’homme fait, lui le bonheur de la Section paloise, qui tient là un référent des plus dévoués à une spécialité que pratique  une vingtaine de licenciés, dont quelques féminines. Ce n’est pas énorme et David Bijou le sait,  cette spécialité n’est pas en pointe, ni à la Section Paloise ni ailleurs, même si avec la fratrie des Pucheux, Lasseube fait exception à la règle et domine, avec une réelle marge de manœuvre, la compétition.

Donc, avec son paleton  comme bâton de pèlerin, David Bijou, vante les qualités de cette discipline, la « moins traumatisante » pour les épaules ce qui lui permet d’être à 52 ans encore un plus qu’honnête  joueur de seconde série.

Spécialité internationale

Ce n’est pas tout, elle est aussi internationale et chez les hommes et chez les féminines, or celles-ci, avant l’avènement tout récent de la cesta punta, ne possédaient au plus haut niveau que le frontenis et la baline…Quoi d’autre monsieur Bijou au crédit de cette discipline ?  « Le toucher de la pelote, la technique est ici  un atout qui peut t’aider à accrocher des joueurs plus forts que toi. Bien sûr c’est commun à beaucoup d’autres sports  mais à la baline si tu es très appliqué  avec le poignet tu poses la pelote où tu veux, et ça c’est génial... »

A son crédit, un parcours de pelotari  quasi complet… Et une passion pour ce sport qui remonte à son enfance et aux les vacances familiales à Charre  avec  ces parties jusqu’à la tombée de la nuit  sur le fronton du village. Puis la famille plutôt attirée par les versions cuir de la pelote, il s’y essaye jusqu’à ce que l’épaule lui dise stop.

Un jeu fantastique

C’est égal, il a le virus bien installé dans le corps et l’esprit alors c’est à gomme pleine  mur à gauche  qu’il poursuit jusqu’à ce que son activité professionnelle, de haute précision, le rapproche de Pau donc de la Section Paloise. Il y arrive alors qu’elle s’apprête à quitter le Stadium de la gare et  il n’est déjà plus tout jeune, mais il a la possibilité  de jouer aussi à la baline.  C’est là qu’il rencontre Eric Loupoueyou autre fervent.

« J’ai croqué dedans, j’ai trouvé ce jeu fantastique » n’en jetez plus, c’est suffisant, David Bijou est « balinisé » pour de bon et si son plaisir est de jouer, toujours de jouer, il a aussi toutes les qualités  pour encadrer et gérer le groupe des « vert et blanc.»  Demandez à Raymond Cazadebat ce qu’il en pense lui  qui s’échine à établir  les programmes les plus précis, puis ensuite collecter tous les résultats  que vous retrouvez dès le dimanche soir, il vous dira qu’il « faudrait un David Bijou pour chaque spécialité. » Un joli compliment  pour récompenser  celui qui n’a pas besoin de lumière pour faire vivre ses convictions. Ce David Bijou en est un et des plus précieux !

 

              Le jardin des Argentins

Une curiosité en guise de préambule: Biarritz 1958, la baline en trinquet fait sa première apparition au championnat du monde, troisième édition ! Biarritz 2022, le paleton, la raquette révolutionnaire en fibre de carbone est autorisée pour jouer à Baline, c’est encore une première .

Ainsi Biarritz est-elle  au cœur de l’histoire de cette spécialité qui est par ailleurs, la chasse gardée des argentins. On vous en fait la démonstration sans plus attendre:  depuis Biarritz 1958, soit 16 éditions des championnats du monde, l’or est argentin, la baline est argentine! Elle ne l’est pas exclusivement en mur à gauche mais elle reste très ancrée Amérique du sud puisque Argentine et Mexique se partagent le titre suprême sans tolérer la moindre intrusion d’autrui. Les chiffres sont, naturellement les mêmes, reportés sur les  championnats Panaméricains où depuis 1975, l’Argentine n’a laissé l’or au Mexique qu’une seule fois, à Lima en 2019

« Le jeu va plus vite, il est plus dynamique, plus aérien, il permet des effets » répondait Kevin Pucheux  le lasseubois, chef de file de la discipline en France quand on lui demandait les qualités de cette raquette, faite de lamelles de bois différents et collées, plus large et plus fine que la pala traditionnelle en bois plein. Un organisateur de tournoi ajoutait : « il est fini le temps où les gradins se vidaient à l’entrée des joueurs de paleta gomme creuse, le spectacle est désormais au rendez-vous et apprécié. » 

On la dit « argentine » oui, mais elle tirerait ses origines « del balin » espagnol -avec un accent aigu sur le « i », une balle de petit calibre redoutable de précision même à longue distance. Nous ne sommes sûrs de rien, sinon des précisions de l’ami Raymond Cazadebat, à savoir qu’on y jouait en France avant la guerre avec des pelotes de fabrication  « Michelin »  et que la gomme pleine n’est venue qu’après.

Gérard Bouscarel

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